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Mille (et une) lectures

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Mille (et une) lectures
13 novembre 2015

L'aventure continue !

 

C'est fait ! La suite du blog est en service sur wordpress à l'adresse

http://milleetunelecturesdemaeve.wordpress.com

Je vous donne donc rendez-vous là-bas. :-)

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11 novembre 2015

Migration

 

Ce blog aura 6 ans dans quelques jours.
Pour fêter cela et parce que Canalblog ne me satisfait plus du tout avec ses dysfonctionnements à répétition depuis maintenant plusieurs années, j'ai décidé de sauter le pas et de migrer vers une autre plateforme. J'ai choisi WORDPRESS.
J'ai dû modifier légèrement le nom du blog car quelqu'un a déjà la même URL que moi (mais n'a jamais publié!!).

Le nouveau nom du blog sera donc milleetunelecturesdemaeve.wordpress.com

Le chantier est en cours et le blog encore inaccessible pour l'instant. Mais l'ouverture est pour bientôt, pour de nouvelles aventures bloguesques et livresques qui méritent mieux qu'une plateforme trop souvent en carafe.

Ce blog ne sera pas supprimé tant que je n'aurai pas transféré tous les articles vers la nouvelle plateforme où je publierai dorénavant.

11 novembre 2015

Tout ce qui est solide se dissout dans l'air

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A travers les mots de Carine Chichereau

4e de couverture : "Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même."

Un roman irlandais qui se passe dans l'ex-Union soviétique, ce n'est pas tous les jours que l'on voit cela. Un premier roman de surcroît d'un jeune écrivain irlandais (36 ans), paru il y a peu dans son pays natal et rapidement traduit un peu partout. De quoi aiguiser ma curiosité...

Pourtant, si je me jette souvent sur les romans irlandais et que je les avale avec gloutonnerie en quelques jours, je dois avouer que ce pavé de plus de 400 pages a eu le pouvoir de durer plusieurs semaines entre mes mains.

Darragh McKeon possède une belle plume, qui a le pouvoir de distiller un malaise de plus en plus pénétrant. A la manière des particules radioactives des réacteurs de la centrale de Tchernobyl, en quelque sorte : un malaise qui vous irradie. Mais contrairement aux personnages, votre vie de lecteur ne sera pas en danger, mais la sensation est garantie ! On sent qu'il se passe quelque chose de grave mais sans pouvoir mettre exactement le doigt sur la cause du malaise, du moins au début.
Le récit est éclaté entre la vie de plusieurs personnages. Un chirurgien qui s'évertue à opérer jusqu'à l'étourdissement, pour sauver les vies des victimes de la centrale nucléaire, comme pour conjurer sa vie conjuguale réduite en miette. Un adolescent part pour la première fois chasser l'oie avec son père. Un petit génie du piano est réduit à jouer en silence. Une journaliste dissidente à la carrière brisée "paye" son esprit contestataire en travaillant à l'usine. 
Un récit fractionné entre Moscou, Minsk, Tchernobyl (et son village martyr),Paris; entre 1986, avant 1986, et aujourd'hui.
Un réacteur nucléaire en fusion et un gouvernement soviétique qui s'acharne à étouffer une affaire gravissime comme on cacherait de la poussière sous un tapis.
Aveuglement, peur, silence, violence larvée et mort sont les thèmes majeurs de ce roman.
L'atmosphère est étouffante. Il faut un moment pour entrer dans le roman qui ne se donne pas dès les premières pages.

La catastrophe de Tchernobyl comme écho lancinant de la fin de l'Union soviétique. On sent que Darragh McKeon a travaillé son sujet, que sa documentation est importante. Il lui a d'ailleurs fallu dix ans pour écrire son livre.

Un roman habile, savamment construit et bien documenté. Mais j'avoue que je ne me suis pas parvenue à m'attacher aux personnages. Je n'ai pas vraiment appris des choses que j'ignorais sur l'Union soviétique et la gestion calamiteuse de la catastrophe de Tchernobyl. L'originalité du roman réside dans la métaphore (est-ce d'ailleurs le bon terme ?) entre la centrale nucléaire en fusion et la fin de l'Union soviétique. 

Bref, je suis un peu restée sur le bord du trottoir, tout en ayant conscience que ce roman était réussi et exigeant. Ce n'est pas tous les jours qu'un livre  me laisse ce sentiment, aussi ambigu soit-il.

En exergue du roman, deux citations qui éclairent le titre et le sens du roman :

"Tout ce qui est solide, bien établi, se volatilise, tout ce qui était sacré se trouve profané, et à la fin les hommes sont forcés de considérer d’un oeil détrompé la place qu’ils tiennent dans la vie et leurs rapports mutuels."
Karl Marx, Friedrich Engels, Le Manifeste communiste .

"A mon sens, la radioactivité est une véritable maladie de la matière. En outre, c'est une maladie contagieuse. Qui se propage. Si l'on approche d'atomes sains ces atomes déphasés, s'effondrant sur eux-mêmes, alors ceux-ci à leur tour cessent de mener une existence cohérente. C'est à l'échelle de la matière la même chose que la décadence de notre culture ancienne au sein de la société : une perte des traditions, des distinctions et des réactions attendues."
H. G. Wells, Tono-Bungay

L'avis de Lettres d'Irlande et d'ailleurs, avec qui je couvre cette rentrée littéraire irlandaise 2015 fort prolifique !

 

 

1 novembre 2015

Les premières aventures de Sherlock Holmes - Tome 1 : L'ombre de la mort

 

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A travers les mots de Marie Hermet

Le jeune Sherlock Holmes est envoyé par son frère aîné, Mycroft, le temps d'un été, chez son oncle, dans le fief familial des Holmes. Sherlock traîne un peu des pieds, mais Mycroft lui explique que c'est pour son bien : leur mère est malade et leur père doit partir faire la guerre aux Indes. Sherlock a toute confiance en son frère. Afin que le jeune homme poursuive ses études, Mycroft fait engager un précepteur, Aymus Crowe. Sherlock ne le sait pas encore, mais cet homme va l'aider à devenir un détective hors normes en lui enseignant l'art de l'observation, de la logique et de la déduction. Il se trouve qu'il est aussi le père d'une charmante jeune fille qui monte à cheval comme un homme : Virginia. Cela ne peut que plaire à Sherlock ! Il croise sur son chemin un gamin des rues de son âge,  orphelin, Matty, qui deviendra son compagnon d'aventures et son meilleur ami.Et voilà tout ce petit monde entraîné dans une bien étrange affaire...

Il se passe en effet des choses étrranges. Sherlock découvre le cadavre d'un homme recouvert de bubons, dans la forêt; puis deux autres avec les mêmes symptômes, près d'une usine à vêtements. Et puis il y a cet étrange poudre jaune près des cadavres... Tout laisse à penser à un début d'épidémie de peste bubonique ou de variole. Mais il y a aussi ces ruffians qui rapidement vont s'en prendre au jeune Sherlock, pour la première fois de sa vie confronté à la mort.

Le roman débute dans la campagne anglaise de la fin du XIXe siècle mais rapidement le lecteur prend la route vers la capitale, Londres, pour pousser jusqu'à... Cherbourg ! Un bon road trip comme je le aime et une vraie surprise d'atterrir en Normandie et d'apprendre que Sherlock est français pas sa mère !
Un bon road trip parce que ce roman jeunesse est très bien documenté sur l'Angleterre de l'époque, donc on est rapidement immergé dans l'ambiance, on va jusqu'à sentir l'odeur de la bière et le bourdonnement des abeilles. Oui, vous avez bien lu : des abeilles. Et si vous n'y connaissez rien en la matière, vous en apprendrez un rayon... Et qui dit abeille, dit pollen :
"Les abeilles (...) prennent le pollen et le transportent jusqu'à la ruche sous forme de petites balles attachées à leurs pattes arrières. Les plantes en bénéficient parce que chaque abeille, en volant de fleur en fleur, laisse tomber un peu de pollen provenant des étamines de l'une et du pistil de l'autre. C'est ainsi que l'abeille aide à la reproduction. Sur leurs pattes arrières, les abeilles ont des poils qui forment une sorte de petit panier ; elles malaxent le pollen pour former des petites pelotes. C'est ce qu'on appelle le "pollen d'abeille"."
J'ai trouvé ces explications très claires pour le jeune lecteur (et terriblement d'actualité!).
Une aventure qui vous entraînera aussi un peu vers l'histoire de l'Empire britannique, qui n'a pas que des amis...

A cet aspect documentaire s'ajoute un suspense trépidant : on ne s'ennuie pas une minute.


On garde dans un coin de l'esprit le Sherlock Holmes adulte créé par Conan Doyle. Le jeune Sherlock Holmes inventé par Andrew Lane n'a rien de fantaisiste. L'écrivain explique son intention à la fin de l'ouvrage : "Mon intention, dans le livre que vous avez entre les mains, et dans ceux qui vont suivre, est de trouver à quoi ressemblait Sherlock avant que Conan Doyle ne le présente au public. Quel genre d'adolescent était-il ? Quelles écoles a-t-il fréquentées, et qui étaient ses amis (...) Arthur Conan Doyle a très peu parlé des années de Sherlock, et la plupart de ses émules en ont fait autant. On ne sait pas grand chose de sa famille ou de l'endroit où il a vécu. Nous savons qu'il descendait par sa mère du peintre français Vernet, et qu'il avait un frère, Mycroft, qu'on rencontre dans certaines histoires. Cela m'a donné la liberté de créer pour Sherlock une histoire compatible avec les indices que Doyle nous a laissés, et aussi avec l'homme que son personnage allait devenir".  Riche idée !

Ce premier volume des aventures du jeune Sherlock Holmes est publié depuis peu au format poche par Flammarion Jeunesse. 

Moi, je me suis régalée avec ce roman d'ambiance et d'aventures ! Il saura plaire à tous les amateurs de littérature anglaise.

 

18 octobre 2015

Juste avant l'Oubli

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4e de couverture : "Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement - il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter sur les "lieux du crime", l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Emilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Emilie de passer le restant de ses jours avec lui.
Mais sur l'île coupée du monde, rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple."

Je reproduis tel quel la quatrième de couverture, qui raconte entièrement l'histoire, parce qu'il n'y a rien à ajouter. A peine le livre ouvert, j'ai eu comme un mauvais pressentiment  en lisant la note de l'auteur :
"Idéalement, dans ce livre, les personnages parleraient un certain mélange de langues, incluant notamment de nombreux dialogues en anglais. Pour des raisons pratiques que le lecteur peut imaginer, l'intégralité de ce roman est malgré tout écrite en français - ceci à l'encontre de tout réalisme mais évitant les notes en bas de page avec traduction."

En fait, lire "île perdue des Hébrides" et quelque chose qui a à voir avec un écrivain écossais (imaginaire) m'a fait jeter mon dévolu sur ce roman tombé sous mes yeux par hasard. Mais pas la peine d'écrire un million de pages ni un million de signes pour dire que ce roman est mortellement ennuyeux ! Sans doute, à force de vouloir forcer sur le réalisme, Alice Zeniter perd son lecteur en route. Que diriez-vous si on vous envoyait à un colloque sur un écrivain que vous ne connaissez pas, dont vous n'avez rien lu et où des chercheurs débattent de points de détail, d'interprétation de l'influence de sa vie personnelle sur son oeuvre ?
Ensuite, en guise de réalisme, chaque chapitre est introduit par une citation de l'écrivain imaginaire Galwin Donnell, que j'ai fini par ne plus lire, de même que les notes en bas de page, sur des articles ou revues qui n'existent pas.

Quant à l'intrigue, Franck l'amoureux éconduit un peu brutalement par Emilie avec qui il veut fonder une famille, laquelle lui rétorque qu'elle veut entamer une thèse et que ce n'est pas le moment.... ça fait un peu caricature. Alors, quand on apprend qu'Emilie a été attirée par Franck parce qu'il ressemble à s'y méprendre à l'écrivain objet de sa thèse quand il était jeune, ça détruit toute la tentative de réalisme élaborée par l'auteur ! Un peu too much, non ?

Donc voilà, si vous voulez vous évader en direction des Hébrides, avec un roman palpitant, ce n'est pas celui-ci qu'il vous faut ! Je me suis royalement ennuyée. Sans doute que l'idée était bonne, mais il manque un élément majeur : la distraction !
La mise en abyme de la figure de l'écrivain finit à la flotte !
S'inspirer d'une tentative de thèse pour en faire un roman n'est peut-être pas une bonne idée.

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10 octobre 2015

Les fugueurs de Glasgow

 

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 A travers les mots de Jean-René Dastugue

Ce n'est pas du côté des Hébrides extérieures que nous emmène cette fois Peter May, mais à travers un périple qui va de Glasgow à Londres. En 1965, Jack, le narrateur, décide de se faire la belle avec quatre autres potes en direction de la capitale anglaise. C'est la première fois que les adolescents qu'ils sont quittent leur Ecosse natale. Ils ont monté un groupe de rock et se disent qu'à Londres, ils ont peut-être des chances de se faire connaître. Nous sommes dans les Sixties rugissantes, ils reprennent de titres phares des stars de l'époque, en particulier les Beatles. Ils sont rapidement repérés par un type un peu louche, mais maintenant qu'ils sont à Londres, il est trop tard pour reculer.
On retrouve Jack cinquante ans plus tard. Grand-père de Ricky, un jeune diplômé brillant mais fainéant, qui, plutôt que de chercher du travail, passe ses journées devant sa console de jeux vidéos à tuer des gens pour de faux. Un choc de génération pour Jack qui a vécu la guerre. L'occasion faisant le larron, Jack, qui ne s'est jamais aussi senti vivant qu'en 1965, décide de refaire le périple Glasgow-Londres, avec ses amis de l'époque. Pour secouer son petit-fils, il lui annonce qu'il fait partie du voyage, faute de quoi, il dénoncera à ses parents ce qu'il fait sur le Net dès qu'ils ont les yeux tournés...

Le roman est en perpétuel mouvement avec un récit qui se déroule en 1965 et un autre qui se passe de nos jours, en 2015. On sait d'emblée que la fugue des ados à Londres en 1965 s'est terminée en tragédie mais on ne sait pas exactement pourquoi. L'intrigue de ce roman noir est d'ailleurs assez vite releguée à l'arrière plan au profit de l'ambiance psychédélique du Londres de 1965 très bien restituée (vous saurez entre autres tout sur les effets du LSD! ).
Peter May s'attache également à décrire la métamorphose de la Grande-Bretagne, en particulier à travers la ville de Leeds, qui a vu, dans les années 60, disparaître les maisons ouvrières au profit de la plus grande cité (expérimentale !) d'Europe, détruite depuis, pour les raisons qu'on imagine bien.
Un bon coup de griffe aussi à l'encontre de la volonté politique de démanteler, au nom du profit, les chemins de fer britanniques en fermant les lignes peu rentables. Jack a cet égard pose un regard quasi-prémonitoire sur le futur :

"L'espace d'un instant, j'eus la sensation d'assister à la fin de quelque chose. D'une époque, peut-être. Un tournant de l'histoire de notre pays. Les rêves d'une nation symbolisés par une gare abandonnée et des rails tordus."

Avec Les fugueurs de Glasgow, c'est tout un pan de l'évolution d'un pays qui se déroule sous nos yeux, d'un point de vue culturel et social. J'ai vraiment aimé cet aspect du roman.
En 1965, grâce à la musique, "tous les vestiges de la guerre étaient  emportés sur son passage. Le rationnement, le service national (...), les vieux programmes guindés et ennuyeux du BBC Light Programme, les cheveux courts, les costumes cravates".

Peter May laisse aussi la parole aux victimes de la crise économique contemporaine et ça ne mâche pas ses mots : "Il y a des gens à Farsley qui ont travaillé toute leur vie jusqu'à ce que ces banquiers foutent en l'air l'économie. Des putains de flambeurs, voilà ce qu'ils sont. Et ce sont les travailleurs honnêtes qui vivent ici qui en paient le prix. (...). On est dans un des pays les plus riches du monde et il y a plus de trois millions et demi de gamins qui vivent dans la pauvreté. Un sur quatre."

J'admire toujours autant l'aspect documentaire qu'il y a dans les polars de Peter May. On sent toujours le journaliste derrière l'écrivain. A tel point qu'on a parfois l'impression que le premier prend vraiment le dessus sur le second. En effet, il y a bien l'histoire de cette bande d'adolescent partis faire l'expérience de la vie à Londres, et de ce point de vue là, le livre a aussi l'allure d'un roman d'apprentissage, mais le problème c'est que l'intrigue fout le camp un peu trop loin et le lecteur l'oublie pour soudain la retrouver à la fin, pour la résolution de l'intrigue.
J'avoue que j'ai trouvé la fin un peu cousue de fil blanc. On est content pour Jack, tout de même, mais bon, c'est très "violon et trémolos" !
(oui, il y a une histoire d'amour qui court tout le long etc.). C'est un peu le côté guimauve un peu plus que d'habitude !

Un beau roman néanmoins sur l'amitié, les rêves adolescents déçus, la maturité, le choc des générations. Un roman autobiographique, à ce que je crois savoir.
A lire en écoutant les Beatles, par exemple.

 

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3 octobre 2015

Septembre sous les étoiles

 

Un mois littérairement pétillant pour la fan de littérature irlandaise que je suis : en à peine quinze jours, j'ai assisté à deux rencontres littéraires.

L'adorable Robert McLiam Wilson nous a présenté l'incroyable Paul Lynch, dans une ambiance très convivale. Le duo nous a fait rire et captivés.

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Si vous n'avez pas encore lu La neige noire, le roman qui m'a scotchée en cette rentrée littéraire, je ne peux que vous inciter à le faire. La plume de Paul Lynch est vraiment magistrale (il me reste à lire son premier roman, ce qui ne saurait tarder!)

Et puis, samedi dernier, par une belle soirée de pleine lune (!!), avec, entre autres,  ma copine de Lettres d'irlande et d'ailleurs,  nous avons pu écouter une dame de plume et de caractère, et pas des moindres : Edna O'Brien ! Elle n'a rien perdu de son humour ni de sa verve !

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Elle était interviewée par une journaliste du Monde, dans le cadre du Festival des écrivains du monde. Mais en fait, dès qu'elle a commencé à parler, il n'y avait plus beaucoup de place pour les questions !

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Elle a eu une vie incroyable et aussi du courage ! Un destin hors norme dont on peut se rendre compte en lisant son autobiographie, Fille de la campagne.
(en complément, un très bel article d'un journaliste Libé, écrit en 2013, à l'occasion de la sortie du livre, ici).

En tout cas, on peut remercier le Centre culturel irlandais de Paris de nous faire vivre ces beaux moments !
C'est que je m'habitue bien à ces petits rendez-vous littéraires - en compagnie de fans de littérature irlandaise, de surcroît !
Alors quand on est bien gâté, évidemment, on se demande : "La prochaine fois, c'est quand ??" :-)
Je cherche désespérément un podcast sur le site de France Culture, radio qui était présente pour l'événement... (Snif !)

Un sacré beau mois de septembre !

 

27 septembre 2015

Magique aujourd'hui

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Nous sommes dans les années 2050. Tim est chercheur. Il travaille "sur les facultés d'adaptation en situations extrêmes", en particulier sur "le cas d'un Japonais qui vit depuis 2011 dans la zone interdite autour de Fukushima".
Tim est un hyperconnecté. Le puissant Mouvement de Deconne-x-ion surveille les addictions et dès qu'il estime que vous dépassez les limites, hop, il vous envoie direct en cure de désintoxication déconnexion. Ces gens-là sont des obsessionnels : ils passent leur temps à "réduire eux-mêmes leur temps de connexion" et à "prôner un usage très limité des machines intelligentes". L'ironie de l'histoire, c'est que ces mêmes personnes ont été les premières à faire la queue des décennies auparavant le jour de la sortie d'une tablette, d'un ordinateur, d'un smartphone dernier cri...
Tim vit avec Today, un androïde qui l'aide aussi bien dans son travail que dans sa vie quotidienne. Il y est très attaché et entretient avec lui une relation fusionnelle. Hors de question pour le le Mouvement de Deconne-x-ion ! Voilà Tim mis en cure d'office. Today se retrouve livré à lui-même, pour la première fois de son existence.

Le lecteur suit alternativement les aventures de Tim Bix, mis au "vert" chez Mme Hauvelle (qui ressemble à une tatie Danielle)  et celles de Today, enlevé par ex-cantatrice désabusée.

Les humains de ce récit sont bien peu sympathiques - mis à part Tim pour qui on se prend vite d'empathie et un couple de Néerlandais philantrope. Les deux femmes auxquelles sont confrontés Tim et Today sont pour le moins acariâtres, frustrées et elles ne font pas dans la dentelle.  Le jeune homme se débat comme un beau diable avec les travaux ingrats que lui assigne Mme Hauvelle. En particulier celui d'arracher du bambou.  Le bambou, la plante qui, par excellence cache bien son jeu : vous croyez en avoir fini avec elle, mais c'est une illusion. Le bambou c'est traître et sans fin. Tim s'en aperçoit rapidement. S'il réapprend aussi à profiter de la nature, à réfléchir sur lui-même, il ne peut cependant oublier son Today d'amour pour qui il se fait un sang d'encre, parce qu'il pense que lui-même se fait un sang d'encre ! Tous les moyens seront bons pour tenter de se connecter avec lui...

De son côté Today, désorienté par l'absence prolongée de Tim, sort de la maison. Pas de bol, il tombe sur Mirène, l'ex-cantatrice, dépressive et calculatrice, qui voudrait bien le faire travailler à sa place : il faut dire que le boulot actuel de cette femme est quelque peu frigorifiant et déprimant. Seulement, cette femme est tellement insupportable que la cohabitation avec Today tourne court. Un petit extrait de la manière dont elle lui parle :

"- Ben dis-donc ! Quelle sorte d'artiste es-tu, qui ne sait ni ranger ni jeter ?
- Que voulez-vous jeter ?
- Mais tout, petit abruti, tout ! Toute ma vie n'est qu'un déchet, une fumisterie monstrueuse."

"Tu as déjà été amoureux peut-être ? D'une friteuse programmée ?"

J'ai adoré les scènes entre Mirène et Today, qui sont "tordantes". Surtout quand le narrateur explique une chose (que n'a pas compris Mirène) qui a pour effet de déclencher une action de Today qui la rend dingue.

Vous l'aurez compris, on adore Today ! Il est gentil, serviable, perdu et a une patience d'ange. Mais... (hé!  hé! ne comptez pas sur moi pour vous raconter la fin, sachez juste que j'ai failli en louper mon arrêt de bus - l'addiction n'est pas forcément là où l'on s'imagine qu'elle est!...).

Un roman malicieux, bourré d'humour, qui amène la réflexion sur le monde connecté, de manière ludique, avec finesse, justesse et philosophie.
Un Mouvement de Deconne-x-ion, s'il devait exister, aurait du souci à se faire...
Entre le bambou et le grille-pain, allez savoir lequel cache le mieux son jeu !



Un livre en lice pour le Prix Jean-Giono 2015.


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19 septembre 2015

D'après une histoire vraie

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Delphine, qui a publié Rien ne s'oppose à la nuit, est victime de son succès, dépassée par les événements au point d'en être fatiguée et déprimée. Au Salon du livre, elle s'entend refuser une signature à une lectrice. Quelques jours plus tard, elle rencontre une étrange femme chez une amie. Elle ne sait pas encore qu'à cause d'elle, sa vie va changer. Cette femme c'est L. Un écrivain nègre pour des célébrités. Delphine est fascinée par le personnage qui est son presque exact opposé, du moins au début. L. est une femme sophistiquée, toujours tirée à quatre épingles et au grand pouvoir de séduction. Dès le début, on est mal à l'aise avec cette personne très intrusive, qui veut tout savoir de la vie de Delphine, jusqu'aux choses les plus personnelles. On sent bien qu'il y a un truc qui cloche. Comme par hasard, L. se trouve souvent où est Delphine : en bas de chez elle, à Monoprix etc. Drôles de coïncidences. Puis Delphine s'aperçoit que physiquement L. se met à lui ressembler de plus en plus.
Un jour, L. demande à Delphine de l'héberger temporairement, le temps qu'elle retrouve un autre logement. Complètement sous l'emprise de cette femme, fascinée parce qu'elle est celle à qui elle aimerait ressembler, qu'elle a besoin qu'on la prenne en main sa dépression et sa solitude (ses enfants sont partis faire des études un peu loin, elle n'habite pas avec François, son compagnon), elle accepte.
Peu à peu L. vampirise l'auteur de Rien ne s'oppose à la nuit, au point de lui dicter la manière et les sujets sur lesquels elle doit écrire. Au point que justement, Delphine ne parvient plus à écrire une ligne, à ouvrir un fichier Word ou à répondre à ses mails. Et voilà que L. se fait passer pour elle, lui fait mentir à son éditrice, se rend à sa place à une rencontre lycéens, répond à son courrier.... "L. était une méduse légère et translucide, qui s'était déposée sur une partie de mon âme", raconte Delphine.  Et j'en ai largement assez dit.

J'avoue que je ne fais pas dans l'originalité avec cette lecture : on voit ce livre partout en cette rentrée littéraire. Mais j'avais adoré Les heures souterraines et No et Moi. Je n'ai pas lu Rien ne s'oppose à la nuit.  Donc voilà un De Vigan que je lis après des années après ses premiers romans. Et qui m'a laissé une impression ambivalente pendant toute ma lecture.

C'est très à la mode de brouiller les pistes en mettant un narrateur-écrivain qui porte le même nom que l'auteur du livre, de mêler fiction et réalité, et de jouer sur l'effet de réel. Amélie Nothomb le fait souvent (cf le truculent Pétronille), ou encore Eric Reinhardt (L'amour et les forêts) pour ne citer qu'eux. Donc de mon point de vue, Delphine de Vigan n'a rien inventé. On note qu'elle met en exergue Misery et La part des ténèbres de Stephen King. Evidemment, on ne peut que penser à Misery au fur et à mesure qu'on avance dans le roman qui vire au fur et à mesure au thriller.
Mais le suspense est arrivé trop tard à mon goût, même si la fin est très réussie et c'est ce qui fait la force de ce livre. Je me suis souvent un peu ennuyée parce qu'il ne se passait rien, que ça tournait en rond avec l'emprise de L. sur Delphine, avant que l'action ne reprenne le dessus, façon boomrang.

Le personnage de L. est vraiment flippant, vraiment glauque. Et quand L. se met à ressembler  tellement physiquement à Delphine qu'elle peut prendre sa place lors d'une rencontre écrivain-lecteurs, et que personne n'y voit goutte, là j'ai vraiment commencé à douter de la crédibilité de la chose. Je ne peux pas vous dire pourquoi mais il y a une raison à cela qui a sa solution dans la fin du roman.

Saurez-vous un jour qui est L. ? C'est une bonne question ! Et de ce point de vue, le livre m'a plu par sa fin, qui est une pirouette très habile. En tout cas, faites attention à vous...

Quant à la dissertation sur "seule la littérature permet d'accéder à la vérité" mais "toute écriture de soi est un roman. Le récit est une illusion", ça n'a rien de très nouveau comme réflexion. Les (ex) étudiants en littérature connaissent Le récit est un piège de Louis Marin (1978), pour ne citer que lui.


Delphine de Vigan joue avec une réalité multiple qui attache l'attention émotionnelle du lecteur. Un roman habile mais dont certaines longueurs ont gâché mon plaisir.


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9 septembre 2015

Mentine tome 2 : Cette fois c'est l'internat

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Illustré par Margaux Motin

4e de couverture : "Exclue. Cette sentence est tombée en novembre, à quelques jours de mon anniversaire. J'allais avoir treize ans, j'étais déscolarisée, et sur le champ de bataille de ma vie, une survivante : Johanna Estamplade, ma seule amie !"

Rappelez-vous, il y a quelques mois, nous faisions connaissance avec Mentine, douze ans et quelques mois, envoyée dans le Larzac par ses parents, histoire de lui remettre les idées en place ou plutôt de tenter d'essayer de la remettre dans le droit chemin. Mentine est une surdouée mais n'en reste pas moins une gamine. Son obsession est de se fondre dans le moule de la "normalité", quitte à bouziller ses notes scolaires. Dans le Larzac, elle a dû confronter son intellect de surdouée et son caractère bien trempée à un paysan au caractère encore plus fort que le sien. Le résultat était positif, Mentine en est sortie grandie.

Pourtant dans ce tome 2, c'est repartie pour les bêtises en cascade. Mais pas des petites bêtises, des grosses, qui valent à Mentine l'exclusion de son établissement scolaire. Il faut dire que Mentine a les hormones en ébullition et ça ne l'aide pas. Elle se brouille et se bat comme une chiffonnière avec sa meilleure amie à cause d'un garçon. Le problème c'est que la copine est quelqu'un d'"influent" dans le bahut et elle parvient à liguer tous les "moutons" de son réseau contre notre surdouée déjà très mal : la sanction est tombée comme un couperet : Mentine est exclue du collège. Et même si elle s'excuse auprès de son ex-amie, rien n'y fait, celle-ci refuse de lui adresser la parole et la pourrit sur les réseaux sociaux. Mentine déprime vraiment. Ses parents décident de l'inscrire dans un institut suisse spécialisé pour les ados comme elle. Evidemment, elle voit rouge...

J'avais beaucoup aimé le tome 1 de cette histoire, le personnage de Mentine qui me rappelle tellement une vraie gamine en perdition exactement comme elle (à quelques détails près).

Dans ce second volume, je me suis laissée emporter par l'histoire et le regard de cette adolescente pas comme les autres sur le monde qui l'entoure. Mais, j'avoue d'emblée que si c'est une histoire sympathique, elle est peut-être un peu trop parfaite (oui, oui) dans le sens où Mentine intègre un établissement pour surdoués complètement idyllique, à la pédagogie fantaisiste et en ressort comme par miracle transformée et épanouie. Dans la réalité, ce genre d'établissement n'existe pas. Je suis très sceptique sur les écoles spécialisées pour "EIP" (Enfant Intellectuellement Précoce) qui sont pour beaucoup des écoles qui peuvent les ravager encore plus que dans le système traditionnel dit inadaptés à ces élèves-là. Mais même ceci est très discutable. Tout dépend des cas. Tout dépend de tellement de choses...
Bref, tout ça pour dire que j'ai bien aimé cette histoire entraînante qu'on a du mal à lâcher une fois le livre en mains mais que néanmoins elle n'est pas vraiment réaliste. Mais il est quand même bon de rêver !

Beaucoup plus de larmes que dans le premier, car Mentine est "la balafrée du cerveau", une dure à cuire devenue une hystérique et une pleurnicharde (merci les hormones !) Elle ne se reconnaît pas elle-même et elle repart à zéro : fini le faire-semblant d'être comme tout le monde : sa nouvelle école lui permet d'être elle-même et de rencontrer d'autres ados blessés par la vie à cause de leur différence, le regard des autres, leur jalousie, leur méchanceté etc.

Un bouquin sympa même si j'ai largement préféré le premier volume et joliment illustré par Margaux Motin : un beau vert menthe rafraichissant en couverture, à l'image du livre.

Je remercie beaucoup Flammarion Jeunesse pour l'envoi du roman.

 

 

 

 

 

 

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